Beaubourg (4ème arrondissement) est surprenant ! Son centre culturel pluridisciplinaire en forme de raffinerie de pétrole et les légendes qui l’entourent en font un quartier décidément surréaliste.
Culturel et populaire.
Situé entre les Halles et le Marais, ce quartier est centré sur deux principaux édifices, dont le plus connu est le Centre Pompidou. Beaubourg est le nom d’un ancien quartier de Paris, autrefois lieu de plaisirs, détruit en 1936, puis laissé à l’abandon jusqu’en 1969. Le site fut alors utilisé pour la construction d’un centre culturel dédié à la création artistique contemporaine regroupant arts plastiques, musique, cinéma et création industrielle. Ossature d’acier, parois de verre, couleurs vives, immenses tuyaux, tel est le complexe culturel surréaliste conçu par les architectes Rogers et Piano, que leur commanda en 1969 le Président Pompidou.

Inauguré en 1977, le Centre Pompidou a essuyé une violente polémique et continue parfois de heurter certaines susceptibilités visuelles. Son style est en effet résolument hors normes : de forme parallélépipède avec des poutrelles d’acier visibles, la surface est de 10 hectares répartis sur six niveaux, accessibles par un grand escalator matérialisé par son ruban rouge en diagonale. En plaçant toute la machinerie dehors, l’espace intérieur formé de grands plateaux peut alors accueillir les grandes expositions, la Bibliothèque Publique d’Information (BPI), les galeries d’expositions temporaires, l’espace Spectacles et le Musée National d’Art Moderne, qui n’a rien à envier à celui de New York : il propose en effet pas moins de 50.000 oeuvres du début du XXème siècle à nos jours. Sans compter l’ultime : la terrasse qui offre l’un des plus beaux points de vue sur Paris !

Tout en bas, l’esplanade de Beaubourg rassemble badauds et baladins. Ses débuts furent toutefois houleux. Quand les cracheurs de feu, jongleurs et autres saltimbanques se réunirent dès l’ouverture du Centre Pompidou sur le parvis, la police s’en mêla. La presse s’empara de l’affaire pour la transformer en événement pour la défense de la culture populaire. A l’image du Centre Culturel… Depuis, cette Piazza est restée le théâtre d’animations variées pour le plus grand bonheur de tous.

Où ?
→ Centre Georges Pompidou 19, rue de Beaubourg, Paris 4ème. M° Rambuteau, Hôtel de Ville, Châtelet. Tél.: 01 44 78 12 33 / www.centrepompidou.fr
Médiéval.
Pour s’imaginer la rue Quincampoix d’autrefois, rappelons-nous la configuration des rues de Paris. Jusqu’à la moitié du XIXème siècle, ce n’était que ruelles sombres et boueuses, sans pavés ni trottoirs, aux allures de basses-cours. On retrouve d’ailleurs dans des écrits les quolibets usités par les habitants du quartier, noms qui n’ont plus cours aujourd’hui : la rue « Brenneuse » (pleine de boue), le carrefour du « Pet-au-diable », celui de la « Fosse-aux-chiens ».

Quittons la frange populaire de ce coin-ci pour se rendre dans un autre endroit, situé juste à côté : la rue des Lombards qu’occupaient les financiers du même nom. C’était en effet le lieu des célèbres usuriers lombards qui vendaient leur argent à prix d’or. Aujourd’hui, ils sont remplacés par les nombreux cafés et bistrots, et bien sûr, le fameux club de jazz, le Duc des Lombards.

Où ?
→ Duc des Lombards 42, rue des Lombards, Paris 1er. Tél.: 01 42 33 22 88 / www.ducdeslombards.com
Légendaire.
Mais Beaubourg est aussi un quartier de légende. L’église Saint-Merri n’est séparée du Centre Pompidou que par la ruelle Brisemiche et la fontaine Stravinsky, où s’ébrouent en hommage au compositeur, les machines colorées et délirantes de Niki de Saint-Phalle et de Jean Tingueli, son compagnon.



L’église, autrefois paroisse des Lombards, a conservé de sa période médiévale une cloche, probablement la plus ancienne de la capitale (1331) et de nombreuses gargouilles. Mais elle porte aussi en elle le secret d’une damnation : le Bon Dieu aurait voulu dédommager le Diable d’avoir à se charger des enfers. Il lui proposa alors de récupérer l’âme d’une partie de ceux qui viennent y brûler un cierge. Le malheureux sur qui tombe le mauvais sort doit régulièrement revenir pour allumer un nouveau cierge, autrement il meurt ! Est-ce pour cette raison que certains touristes ne seraient jamais repartis de Paris ? Nul ne le sait…

Où ?
→ Eglise Saint-Merri 76, rue de la Verrerie, Paris 4ème. Entrée par le presbytère Saint-Merri. Ouverte de 11h30 à 19h00 / www.paris.catholique.fr
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