Excentré à l’ouest de la capitale, Auteuil fait partie de ces « beaux quartiers » du 16ème arrondissement, où il fait bon flâner. Ambiance villageoise garantie, version chic.
Un haut lieu de villégiature.
Au XVIIème siècle déjà, cet ancien hameau rural devint rapidement un haut lieu de villégiature à la faveur des nobles et bourgeois. De cette période, il ne reste plus grand-chose sur le plan de l’architecture, supplantée par de jolies villas construites à partir de 1830 et de petites ruelles ici et là, conférant à Auteuil un goût persistant de « village ».

La visite commence par l’église Notre-Dame sur la place principale, flanquée comme il se doit à l’époque, d’un cimetière. Celui-ci, devenant trop petit, fut transféré en 1800 au n°57 de la rue Claude Lorrain, où reposent d’illustres Auteuillois, tel le compositeur Charles Gounod. Sur cette même place, au n°11 bis, se trouve l’impressionnant lycée Jean-Baptiste Say de style Empire.
Beaux hôtels particuliers.
Ancienne grand-rue du village, la rue d’Auteuil est joliment commerçante et riche de deux endroits.

L’hôtel de la Verrière d’abord, au n° 43 : construit vers 1715 pour la célèbre cantatrice Mademoiselle Antier, il fut le premier salon d’Auteuil, d’abord fréquenté par la Cour et la ville, puis offert aux demoiselles de Verrières, chanteuses d’opéra et protégées du Maréchal de Saxe. L’une d’entre elles fut d’ailleurs la grand-mère de George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin. Un peu plus loin ensuite, et quasiment en face, l’Auberge du Mouton Blanc : cette auberge compta parmi ses habitués, Molière, Racine et La Fontaine, celui-là même donnant son nom à l’une des rues voisines. Est-ce en hommage au fabuliste ou en souvenir du ruisseau qui débordait si facilement qu’il dut être canalisé en 1766 ? Osons-lui prêter cette double origine…

Où ?
→ Auberge du Mouton Blanc 40, rue d’Auteuil, Paris 16ème. Tél. : 01 42 88 02 21 / www.auberge-mouton-blanc.com

Plus loin, au n°60, l’hôtel Mezzara, l’on aperçoit un bel immeuble d’Hector Guimard, que l’on connaît davantage pour les édicules des stations de métro, et qui signa par ailleurs la demeure du sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux située boulevard Exelmans. Au n°40 se trouve l’Œuvre des Orphelins apprentis d’Auteuil. Ce conte de fées démarra dans une masure fin XIXème, où l’abbé Louis Roussel accueillait de jeunes vagabonds, les nourrissait et leur enseignait un métier au sein d’ateliers. Et la Fondation d’Auteuil perdure…
Vivons cachés .
Derrière leurs grilles closes se dessinent de nombreuses villas de type « ouvrier » (Meyer, Monnin, Cheysson, Dietz-Monnin) ou « aristo », comme Molitor et le poète Boileau, qui résidait au n°26 de la rue éponyme. Un hameau tout entier lui est d’ailleurs dédié !


Un arrêt tout en douceurs.
Pour un arrêt sucré au cours de votre promenade, rendez-vous chez Servant, « le confiseur d’Auteuil », une bien vieille maison fondée en 1913 qui n’a rien perdu de son attrait gourmand en chocolats et confiseries.
Où ?
→ Chocolaterie Servant 30, rue d’Auteuil, Paris 16ème. Tél. : 01 42 88 49 82 / www.chocolaterie-servant.com
Pique-nique aux Serres d’Auteuil.
Aux beaux jours, il est de bon ton de partir pour un déjeuner sur l’herbe au jardin des Serres d’Auteuil, reconstruit en 1895 par Jean Camille Formigé. La serre centrale, immense construction de verre et de métal (100 mètres de longueur), dotée d’un dôme central surélevé (16 mètres), a été entièrement rénovée en 1999. On y découvre entre autres des plantes carnivores, cactées, orchidées, plus d’une dizaine de ficus, ainsi que des caféiers, cacaoyers et du coton ! Autour, le jardin : vrai havre de paix, où l’on peut lire, papoter, ou rêver à sa guise.
Où ?
→ Serres d’Auteuil 3, avenue de la Porte d’Auteuil et 1, avenue Gordon-Bennett, Paris 16ème. M° Porte d’Auteuil / www.paris.fr/equipements/jardin-des-serres-d-auteuil-1780
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